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Le coin "Montagne"

Gravelotte le Dimanche 07 septembre 2014
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Gravelotte le Dimanche 07 septembre 2014 (Grand Pic de La Meije)

  • Grand Pic de La Meije
  • 3983 m
  • 500 m
     
       
       
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  • Départ in extremis avant la fermeture tu téléphérique, le temps de sortir de la garre d'arrivée, Pol se rend compte qu'il a oublié sa part de protecs', soit une ou deux broches et les friends.

    Moi vu l'heure tardive et le nombre de broches qu'on a déjà je me dis que ça le fait carrément, surtout pour ce couloir de neige avec normalement peu de rocher. Finalement les gars des remontées le laissent gracieusement faire un tour et rallongent sûrement l'heure de fermeture "normale" du téléphérique, sympa les gars :-) En attendant au soleil tranquille je fais des photos de la face et aide les bergers du coin (dont certains portent aussi le blouson la Grave/la Meije) à rentrer le bétail.

    Finalement Voilà Pol qui arrive et on part pour notre première remontée "estivale" des Enfetchores. On se paie un bon gros détour par le haut du vallon sans savoir que juste sous la gare ça descend directement, sans barres.

    On arrive sur la moraine, le chemin est assez bien visible, à part un ou deux névés en neige dure à passer tout va bien et on arrive au pied des Enfetchores peu avant 18H.

    Avec une corde fixe ça part plutôt rude mais finalement ça déroule pas mal avec quelques pas quand même bien expo il faut faire un minimum attention. On pose les mains, et ça traverse plusieurs fois au dessus des barres. L'itinéraire se joue bien des difficultés, on se demande plusieurs fois par où passer mais il y'a toujours un kairn ou des traces de passages sur le rocher.

    Arrivé au sommet on trouve les beaux bivouacs et on se pose tout en se demandant s'il y'a des bivouacs au sommet de l'Enfetchores de droite, ~80/100m plus haut. On pose tout le matos et pendant que Pol va chercher de l'eau sous le bivouac, je vais essayer de repérer si on peut couper à travers le glacier bien ouvert ... Mais sans succès, un relief me barre toujours la vue sur la suite et sans être encordé ce n'est pas très "safe". Le truc intelligent aurait été d'arriver plus tôt et d'aller voir directement avant de poser le bivouac. D'ailleurs je me rend compte que l'Enfetchores de droite a bien aussi un gros bivouac en pierres, mais est peut être plus sensible au vent.

     

    Je prends quelques photos, redescends retrouver Pol au bivouac et on se prépare pour le repas il est 20H. Dans la soirée Pol se rend compte qu'il vient de finir sa liste pour le proba puisque les Enfetchores cotent PD ;-) Bon pas sûr que ça fasse rêver comme course de test pour un aspirant guide, faudra mettre autre chose!!

    La nuit est magnifique, pas de vent et les bivouacs sont bien abrités. Je me réveille quand même plusieurs fois (j'ai un peu trop insisté sur la réhydratation) ce qui me permet notamment d'observer un couché de lune de fou, coincé entre la Meije et le Rateau, magnifique!!! Complètement illuminé.

    Le lendemain matin on est malheureusement obligé de remonter juste sous la brèche de la Meije pour éviter les crevasses et on voit 3 cordées nous passer devant. La traversée sous la face Nord n'a rien à voir avec les conditions mi-juillet, il faut sauter plusieurs fois des crevasses et/ou les contourner. Deux cordées partent dans le Z, une se dirige vers le Gravelotte.

    Arrivés sous la rimaye du Gravelotte, nos doutes sont confirmés, elle est grande ouverte sous le couloir mais sur l'extème gauche la cordée qui nous précéde est passée. En suivant leurs traces je m'aperçois qu'il faudra faire le grand écart et grimper la lèvre supérieure qui est verticale; bref je ne suis pas très emballé à l'idée de prendre une chute là dedans, même si Pol derrière assurera forcément vu la pente. Je pars donc à droite et on fait une grande traversée vers sur un névé qui raye la rimaye jusqu'à arriver à une section de 10m neige couic à grimper, ça sera toujours mieux que faire le grand écart! On arrive au pied de la goulotte, celle ci a vraiment une sale gueule mais bon il faut y aller maintenant. Je m'y colle et malgré la faible raideur, la qualité de la glace fait que je me met un bon taquet quand même (mélange de glace et de terre voir que de la terre ou du sable par endroits)! La sortie en mixte est encore plus dégueu, j'essaye de ne pas envoyer de pierre sur Pol mais ça fuse quand même pas mal...

     

    Une fois sorti de là je vais faire relais dans le carrefour entre Gravelotte et Corridors. Les conditions ont l'air démentes! De la neige et de la glace pas trop dure, par contre ça a l'air long!

    Et c'est long... On enchaine les longueurs jusqu'à arriver à un resserrement, on n'est plus trop sûr si à droite ça finit pas dans la face Nord et à gauche ça a l'air plus raide que ce qui est annoncé (3/4)... Pol part par la gauche et viens faire relais sous un bloc au pied du ressaut raide. On est bien cuit avec notre montée tardive la veille et le détour du matin, moi j'en peux plus mais Pol arrive à me motiver pour que je fasse la suivante en tête, en plus on se convainc que finalement par la droite ça doit sortir dans la pente de neige sous la dent Zsigmondy. Je retraverse sur la droite et finis la petite goulotte de sortie, et effectivement ça arrive sous la grande pente de neige. Je suis cuit, je monte tant bien que mal dans la neige, et chaque pas me coûte (non mais quel mou du genou!). Pour le coup, rien à voir avec le Z!!! On aurait ptêtre dû faire une pause...j'essaye de mettre une protec dans le caillou mais c'est trop compact... deux petits C3 dans des blocs branlant et se sera la seule protection sur la bonne centaine de metres finaux... Pol et les quelques personnes sur la traversée m'auront entendus gueuler comme un boeuf ce jour là, désolé! Finalement on vient faire relais sur les câbles de la traversée, plus béton comme relai en montagne tu meurs!!!

    La suite est connue, la goulotte après les câbles, et la traversée sans encombres, on shunt le Doigt de Dieu avec deux rappels et hop nous voilà sur le glacier. Un petit détour à l'Aigle pour voir à quoi il ressemble maintenant (c'est beaaaaaaaaaaau, et ces couchettes à 5m du sol ça fait rêver).

    La descente est toujours aussi longue mais facilitée par la neige et les (nombreuses) glissades. Un peu de stop et nous voilà de retour à la Grave.

    Très beau voyage que je referai j'espère (en ski? ;-))

     

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